INTERNATIONAL – Porté disparu depuis plusieurs semaines, Malick Diop, étudiant sénégalais, est réapparu dans une nouvelle vidéo publiée par la chaîne officielle du 1er corps de la Garde nationale d’Ukraine, affiliée au célèbre régiment Azov. Dans cet entretien, le jeune homme revient en détail sur les circonstances troubles de son enrôlement dans l’armée russe, qu’il qualifie aujourd’hui de trompeur et dangereux.

Un piège déguisé en offre d’emploi
Dans cette vidéo enregistrée depuis l’Ukraine, Malick Diop explique être arrivé en Russie pour poursuivre ses études. C’est à Nizhny Novgorod, dans un centre commercial, qu’un homme l’aurait abordé pour lui proposer un emploi en cuisine avec une rémunération alléchante de 800 000 roubles par mois, sans mention d’une quelconque implication militaire.
Mais une fois engagé, le jeune Sénégalais comprend rapidement qu’il s’agit en réalité d’un recrutement déguisé. « Je n’avais aucune idée qu’il y avait une guerre. C’est en voyant les cadavres que j’ai compris », raconte-t-il, visiblement marqué.
Transféré au front sans formation
Après une courte période passée dans une cuisine, Malick Diop affirme avoir été envoyé au front, équipé d’une arme et d’une grenade, sans aucune formation militaire préalable. Pris au piège dans un conflit qu’il n’avait pas choisi, il a tenté de s’enfuir avant d’être capturé par l’armée ukrainienne. Depuis sa détention, il dit avoir été soigné et soutenu psychologiquement par les autorités ukrainiennes.
Un message d’alerte aux jeunes Africains
Dans cet entretien, Malick lance un appel poignant à destination des jeunes du continent africain :
« N’acceptez jamais de contrat militaire avec la Russie. On vous mentira, et vous risquez votre vie. »
Un appel au rapatriement resté sans réponse
Il s’agit de la deuxième apparition médiatique de Malick Diop depuis sa disparition. La première, en avril dernier, le montrait déjà capturé, expliquant s’être engagé pour des raisons financières. Depuis, sa famille, très inquiète, a adressé plusieurs lettres aux autorités sénégalaises, sollicitant un rapatriement qui, jusqu’à présent, n’a toujours pas été acté.
Le jeune homme ne cache plus son souhait : rentrer au Sénégal au plus vite, un pays qu’il qualifie aujourd’hui de refuge, loin d’une Russie qu’il décrit comme un « mauvais choix ».