Elections locales :Au crépuscule d’un pouvoir agonisant et à l’aurore d’une jeune élite prometteuse.(Pr Modou Aissa Séye).

La sèvre raclée que le régime du Président Sall a reçue au soir des consultations populaires est un message bien clair et identique à celui de 2009 adressé au président Wade : le peuple vomit le régime.

Accablé par des scandales financiers, bradages de terres, litiges fonciers, mépris total des politiques, le colonialisme économique, un chômage endémique, le peuple de Dakar a Ziguinchor, en passant par Diourbel, a servi une dure gifle à ceux qu’il avait confié la gestion de leur cité et ainsi livrer un avertissement sans complaisance au chef des troupes pour les échéances de 2024.Les grandes villes du pays, Dakar ,Ziguinchor comme Thiès se sont déguisées en de vrais Guelwaars et agir en de réels patriotes pour enfin s’affranchir des chaines du mépris des politiques et de leur gestion qui ne convainque plus. Même, Touba, la cité religieuse n’est pas en reste. Bien que réputée être une terre de ‘ndiguel’ et de discipline citoyenne, les populations ont finalement exprimé avec courtoisie leur ras de bol à devoir toujours vivre sous le joug d’un maire qu’elles n’ont pas choisi elles mêmes et qui ne les a jamais convaincu .Ceci montre à quel point le peuple sénégalais peut faire preuve de patience, de discipline et de tolérance face à ceux qui les méprisent et portent atteinte à la bonne santé de la gestion de leurs affaires, mais le jour où il décidera de mettre fin à tout cela, il le fera sans attendre et sans clémence. Comme pour suivre les conseils du penseur indien Kautila ‘‘ écraser l’ennemi sans faire preuve de miséricorde car ce qui reste d’un ennemi peut se réactiver comme un feu’’.

En écrasant impitoyablement les ennemis de la bonne gouvernance de leurs affaires, le peuple a placé son espoir, qui se trouve toujours trahi en une nouvelle élite, qui clame être les libérateurs ‘‘ yewwi askan’’ .Ces sapeurs-pompiers déclarés, qui ont convaincu les masses par la force de leurs idées et non par la puissance du fric ont l’obligation morale d’honorer leurs engagements et de ne jamais renouer avec les longs cycles de trahison et de désillusion. ‘‘Quand vous parvenez d’obtenir des autres ce que vous voulez sans les forcer, ni les corrompre, vous détenez indéniablement un pouvoir’’ disait Machiavel. Alors, vous libérateurs du peuple, détenez un grand pouvoir, qu’il faut bien protéger et ce, en essayant de désormais convaincre par des bilans satisfaisants là où vous êtes sacrés guelwar et patriote libérateur  des populations car, des bassines vides n’ont jamais piégé la chèvre .Ainsi, juste vous rappeler les dires de Benjamin Disraeli ‘‘ n’ergotez jamais. Dans une société, rien ne doit être discuté, montrer des résultats, c’est tout.

                                                PROFESSEUR MODOU AISSA SEYE