Paris – 24 juin 2025 – Plus de 80 ans après le massacre de Thiaroye, le combat pour la justice continue. Biram Senghor, 86 ans, ancien gendarme et fils du tirailleur sénégalais Mbap Senghor, a déposé ce mardi 24 juin une plainte devant le tribunal judiciaire de Paris, visant l’État français et contre X, pour recel de cadavre.
Son père avait été abattu le 1er décembre 1944, lors du massacre perpétré par l’armée coloniale française à Thiaroye, près de Dakar. Son crime : avoir réclamé le paiement de sa solde à son retour de la Seconde Guerre mondiale, comme des centaines d’autres anciens combattants africains.

🕊️ Une plainte historique, 80 ans après les faits
Selon le document consulté par Le Monde, cette plainte constitue une démarche inédite. Elle intervient sept mois après la reconnaissance officielle par la France de sa responsabilité dans cette tragédie coloniale, un massacre qui fit officiellement 35 morts, mais que plusieurs historiens estiment avoir coûté la vie à plus de 300 tirailleurs.
📍Contexte : un crime longtemps occulté
Le massacre de Thiaroye, longtemps passé sous silence, symbolise l’injustice subie par les soldats africains enrôlés de force dans l’armée française. À leur retour au pays, ils furent maltraités, spoliés, et, pour certains, assassinés pour avoir réclamé leurs droits.
Le cimetière militaire de Thiaroye, lieu de mémoire, reste à ce jour l’un des symboles les plus puissants de la mémoire postcoloniale franco-africaine.
✊ Biram Senghor, une mémoire debout
« À 86 ans, je me bats encore, non pas seulement pour mon père, mais pour la vérité et la dignité de tous les tirailleurs tombés à Thiaroye », aurait déclaré Biram Senghor.
Sa plainte, bien que tardive au regard de l’histoire, vise à obtenir reconnaissance et réparation, en demandant notamment où se trouvent réellement les corps, dont plusieurs n’ont jamais été restitués ni identifiés.