Le ton est monté d’un cran. Le collectif d’avocats de Madiambal Diagne a fustigé avec virulence la décision du gouvernement sénégalais de suspendre les extraditions vers la France, qualifiant la démarche de « véritable chantage diplomatique ». Une manœuvre jugée d’autant plus incompréhensible que la demande visant leur client est toujours à l’examen devant la justice française — et qu’ils en réclament purement et simplement le rejet.

image 20 - Sénégal - « Extradition de Madiambal Diagne : les avocats dénoncent un “chantage diplomatique” et l’impréparation totale de l’État sénégalais »

Les avocats rappellent que la chambre de l’instruction de Versailles, dans un arrêt du 25 novembre 2025, avait déjà mis en lumière les graves lacunes du dossier transmis par Dakar. Selon eux, les magistrats français ont constaté « qu’ils ne disposaient pas, en l’état, des éléments nécessaires pour se prononcer » sur l’extradition. Un constat accablant : le mandat d’arrêt ne précisait même pas la période ni les lieux où les infractions supposées auraient été commises. « Il s’agit pourtant d’informations élémentaires », martèlent-ils, évoquant également « d’autres manquements précis » pointés par la juridiction.

La justice française a donné à l’État sénégalais jusqu’au 23 janvier 2026 pour fournir enfin les pièces manquantes. Pour le collectif, il n’existe « aucune ambiguïté sur les attentes de la justice » afin que le dossier puisse être évalué correctement. Et ils vont plus loin : à ce stade, estiment-ils, les juges français auraient même pu « émettre un avis défavorable » vu « l’extraordinaire légèreté de la demande » sénégalaise et son « caractère infondé ».

La charge se conclut sur un constat sans détour : si Dakar exerce une pression politique sur Paris, ce serait avant tout parce qu’il lui est impossible de fournir les pièces exigées — preuve, selon les avocats, du caractère politique des poursuites engagées contre Madiambal Diagne.

Pape Cheikh FALL Sénéjet Presse Paris

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