Dakar — les transferts d’argent des Sénégalais de l’extérieur ont explosé en 2024, atteignant un sommet historique de 2 211 milliards de francs CFA — un record qui dépasse désormais l’ensemble de l’aide publique au développement reçue par le pays, souligne l’Agence de Presse Sénégalaise (APS).
Ce « tsunami financier » de la diaspora, qui représentait environ 12 % du Produit Intérieur Brut en 2024, marque un tournant dans la trajectoire économique du Sénégal.
Plus qu’un soutien familial : une source de devises stratégique
Longtemps cantonnés à l’aide aux proches restés au pays, ces flux de capitaux désormais surpassent les recettes classiques comme les aides internationales et rivalisent avec certains secteurs d’exportation traditionnels.
Le gouvernement parle d’« or financier »
Sous l’impulsion des autorités, qualifiant la diaspora de pivot de la souveraineté économique, l’État intensifie ses efforts pour canaliser ces ressources vers des instruments structurés comme les Diaspora Bonds — des obligations dédiées aux Sénégalais de l’étranger pour financer directement les besoins publics et réduire la dépendance aux marchés internationaux.
Vers une économie moins dépendante et plus endogène ?
Les décideurs veulent désormais que ces sommes servent moins à la consommation courante et davantage à l’investissement productif et aux grands projets nationaux — marquant une rupture avec les modèles antérieurs centrés sur l’aide extérieure.
Analystes et responsables interrogés par l’APS jugent cette impulsion comme une « opportunité historique » pour le Sénégal : exploiter l’engagement patrimonial de sa diaspora pour stabiliser ses finances, réduire son déficit et asseoir une véritable souveraineté économique.
Source APS
Seydina Alioune Badara Fall sénéjet Presse économie.
